Écriture
le libre élan de l'âme...
2019
Alors que le monde m'effrayait ...
Au silence des papiers découpés mon âme s'est confiée:
au fil du Soleil & de la Lune, portée par une joie ineffable, comme une évidence, Naître une seconde fois*, in extrémis...
& je suis entrée en Création comme une sorte de confessions artistique & poétique entre l'âme & le corps
le commencement de la traversée de la peur, du désespoir
sorte d'errance dans un hors champs où l'espace s'inscrivait dans une boîte...
sont nés 13 rencontres, 13 « boîtes », 13 mouvements de vie, de mort, de renaissance, l'acceptation de la finitude de l'Homme pour toucher la Vie. Témoigner de cette quête dans un livre dans un état d'esprit d'expérience du Sensible,
comme pour approcher cet espace intermédiaire où réside l'essence des choses, l'esseïté originelle en laquelle tous les contraires sont unifiés,
alors les 13 boîtes deviendraient une.
Mourir pour renaître...
Retour à l'Origine, à la matrice...
Réabsorption dans le Grand Vide...
& Naître une seconde fois*…
Ces réflexions amorcent l'entrée en mouvement de ce livre...
Sylve
le 7 septembre 2020
*Elisabeth de la Barre
Les couleurs dérivent, presque indécentes... Être là au moment où la Terre entonne l'instant suspendu... Être là où bercée à l'aulne du crépuscule mon corps chavire dans l'autre monde, dans l'autre nuit... Alors j'ouvre mon geste au silence nourrissant ma chair d'humus, liant mon souffle & mes pas à ceux de la Gardienne des rêves de demain, embrasse l'Univers... Mon âme se souvient...
Automne 2017
Ballade
Alanguis par tant de moiteur
Soupire le gazouillis des oiseaux
S'étire le chant de la Terre...
Ô temps retrouvé d'une balade dans le jardin de mon enfance
À cueillir les fragrances de la vie
À m'enivrer de Bleu de Chine
À m'imprégner des contours chaotiques du chemin filant vers le marécage
Où l'eau des cieux s'arrime à la passerelle du crépuscule...
À l'ombre des roseaux...
Une envolée de rires tisse les sillons d'éclats de rêves
Ensemençant le temps de silence
Soudain le grain de cette terre brune s'effilochant entre mes doigts surgit
S'incruste dans ma chair
Exalte les souffles de ma mémoire...
2015
Mon Aimé
Sur les sampans de la Sylve éperdu de joie
mon souffle se faufile
encre nos veines de volutes carmines
odorant l’écorce hyaline de confidences fiévreuses...
Soudain
dans un vertige inouï
& comme au jour de l’appel
les larmes inondent nos visages
soupirent d’un profond enthousiasme
Nos corps se souviennent...
2013
« Temps difficiles, temps affreux, disent les hommes. Mais le temps c'est nous ! Tels nous sommes, tels sont nos temps... »
Saint Augustin
354 - 430
Pour que la vie devienne nôtre, accueillir ces temps difficiles, affreux, jusqu'à la butée, & là, renaître à la Lumière... doucement... Au fil du temps, traversé par les clairs-obscurs, les doutes & les peurs, puis l'œil & le cœur engagés comme la promesse d'un temps nouveau, mon respir s'appuie sur le tempo de mon sang que je sens pulser par delà mon corps de chair...
La vie se cueille encore & encore & se fane encore & toujours... mais je fais le choix de sentir chaque parcelle du Temps qui m'est offert comme le cadeau du siècle...
à B.M.
30 juin 2012
Guillochis de poudre d’ivoire
brûlé au firmament
je traverse le temps...
2011
« Le vent souffle où il veut & tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va... »
Dans ce tourbillon
Poussières & cendres se recueillent
Excellent dans une ronde
où le jour devient nuit
où le silence résonne dans l'infini
où le temps psalmodie la vie...
à N.M.
avril 2011
...
Sinope, d'un geste sûr, ouvrit la lourde porte :
il resta sans voix : tant de beauté, d'éclats ! Des bruissements, des craquements... Il referma la lourde porte & commença à gravir les spirales de pierre blanche, soutenues par des racines sinueuses, tortueuses. Le voyage le long du chemin l'enivrait & peu à peu, son corps l'abandonna, le livrant à une force inconnue. Porté par un souffle hyalin, il affronta une pente devenue raide...
Au détour d'une marche, il y eut comme un éclat vif, suivi d'un fracas gigantesque, comme si le ciel venait de se durcir & de s'effondrer.
...
Des pierres blanches suintèrent, délivrant une odeur de soufre, de genévrier, de pin. Par les meurtrières, des nuées s'amassaient, présageant la venue d'un orage violent. La foudre tomba près de la tour. Les marches semblèrent gémir sous les assauts du vent, tout un univers de plaintes, de rumeurs, de frissonnements...
Son corps tremblait, de la sueur perlait aux bords de ses lèvres, ses oreilles sifflèrent... Un bruit sourd heurta les murs, il sursauta.
Un éclair l'aveugla, il suffoqua. Il crut même que l'escalier de pierre blanche se dérobait sous ses pieds, l'entraînant dans les profondeurs de la terre dans une colère fantastique. Son cœur battait fort... Alors il prit le voile blanc que la vieille femme lui avait remis, & lentement enveloppa son corps meurtri. Recroquevillé, il écoutait les bourrasques soulever la poussière, les fracas de tonnerre assourdir l'espace...
1997
À la chandelle de l'exode de nos silences...
Dans un mouvement incessant et délicat
Nos lèvres caressent nos corps nus
Un souffle coruscant coule dans nos veines
Éveillent la fibre hyménéenne de nos espérances
Nous transportant jusqu'au crépuscule de nos entrailles pacifiées Nos regards s'apaisent
Se fondent dans l'infini
Et par delà le voile de nos errances
Épris en secret de frissons enchanteurs
Nous sommes respirés par la Lumière
à G.S.
mars 1994
PARCOURS